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dimanche 8 mars 2020

BALKAN BOY n°6

mêlange de gammes et mélodies orientales à l’âme slave

par Il cacciatore di suoni

Le mot sevdah vient du mot arabe sawda , qui signifie « galle noire ». Les anciens médecins arabes et grecs pensaient que l’émotion était régie par quatre humeurs ; la galle noire était la responsable des humeurs mélancoliques. La bille noire en grec μέλαινα χολή (mélaina kholḗ) dont dérive le terme mélancolie. Sawda est devenue une sevda en turc et a pris le sens d’une sorte d’amour douloureux. Les Bosniens ont ajouté un « h », et ainsi le Sewda est devenu le sevdah.

L’amour, le mal d’amour ? Envie d’amour, désir ardent ?

Appelé le blues de la Bosnie, le fado ottoman des Balkans, les sevdalinkas sont souvent comparés aussi aux évangiles américains. À l’époque ottomane, les chansons étaient accompagnées d’un saz turc, un instrument à long manche, semblable à un luth. Influence safardique et andalouse meritant à arrivée des refuges sefardiques en bosnie ottomane 1475. À partir de l’occupation autrichienne de la Bosnie-Herzégovine en 1878, l’accordéon est devenu populaire et a prévalu au cours du 20e siècle.Étroitement identifiées à la culture bosniaque (ou musulmane bosniaque), et certains disent qu’enracinées dans le son de l’ezan, ou l’appel musulman à la prière, ces chansons se sont répandues à travers les Balkans.

Sont des chansons d’amour au rythme lent qui mêlent gammes et mélodies orientales à l’âme slave. C’est la bande originale de Sarajevo de l’époque ottomane à nos jours ; des chants tragiques à voix de velours d’amants traversés d’étoiles et d’amour frustrés par les mœurs traditionnelles inflexibles.

Dans les années précédant immédiatement la guerre de Bosnie, qui a éclaté entre 1992 et 1995, sevdalinka était entrée dans une période de déclin. Une fois la guerre terminée, la musique de sevdah était bien placée pour devenir le symbole d’un pays qui se bat pour survivre.

Aujourd’hui, les sevdalinkas reçoivent un nouveau souffle grâce à une poignée d’artistes d’ex Yougoslavie cherchant à émanciper les chansons de leur cadre de taverne traditionnel et de thèmes dépassés. Ils présentent les sevdalinkas comme une musique sérieuse à apprécier non pas sur une bouteille d’eau-de-vie bon marché à l’arrière d’un bar, mais savourée sobrement dans une salle de concert.

"Les gens pensent vraiment que la musique sevdah est une musique lente et mélancolique », explique le pianiste Neven Tunjić. "Comme la musique fado. Mais sevdah n’est pas tout à ce sujet. Il y a beaucoup de morceaux rapides. Rythmes rapides." Mais les sevdalinkas sont-ils vraiment de la musique de fête ? N’est-ce pas Sevdah de la mélancolie, pas des hymnes à haute énergie ? La sevdalinka est difficile. C’est une chanson de lamentation. C’est plein de douleur. Et un jeune homme ou une femme d’aujourd’hui ne peut pas s’y identifier. Dans le monde actuel de la satisfaction instantanée, personne ne peut comprendre ce désir ardent d’amour.

Si vous passez dans le coin de coeur de ex Yougoslavie, ne oubliez pas visiter le petit Musée de Sevdah, qui est ouvert en 2008 au cœur de la Baščaršija (le vieux bazar ottoman de Sarajevo).

Les morceaux arrivent en ordre suivant :

DERTUM / Intro Vezak vezla

AMIRA MEDUNJANIN, MERIMA KLJUČO / Moj dilbere

DERTUM / Azra

LUIS / Ne kuni me, ne ruži me majko

MOSTAR SEVDAH REUNION feat ŠABAN BAJRAMOVIĆ / Trajo muneri

LJILJANA BUTTLER / Zajdi zajdi

DERTUM / Anadolka

DERTUM / Uči me majko, karaj me

DERTUM / Zapjevala sojka ptica

DERTUM / Mostarski dućani

ROYAL STREET ORCHESTRA feat BOŽO VREĆO / Crne oči

BOŽO VREĆO / Lejlija

AMIRA MEDUNJANIN, MERIMA KLJUČO / Sevdah





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