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dimanche 6 octobre 2019

Il cacciatore di suoni/La forêt n°10

SUICIDE MOTORHEAD L’odeur du plastique, de l’asphalte fondu et de la poussière de béton mélangés.

par Il cacciatore di suoni

Samedi 13 avril 2019 je me suis balade à Mean Penhouet, Trignac, Saint Nazaire. Le coindepuis des années conquisté par chantier naval Loire-Atlantique. La où on trouve le plus grand grue d’Europe, pour la construction de géants navires plus grand du monde. La grue rouge et blanc - on dirait grand escabeau pour monter le ciel. Comme l’invitée je me suis trouvée dans l’espace atelier Mean dans un performance que je vous presente : SUICIDE MOTORHEAD :

Bevis MARTIN - Roland JP08 ( Nantes mais anglais)

Romaric SOBAC – les objets d’ocassion choisis avec l’attention (Saint Nazaire) - BLACK HENRI LECONTE, SPEYRM MÖDERN

Paul LAURENT - magnetophone (Orleans) - Snu - duo avec Alexandre Bellenger

[- Plammm - trio avec Anton Mobin et Mitsuaki Matsumoto->http://www.echoecho.fr/plammm-2/]

- Hexacave - duo avec Anton Mobin

et d’autres formations moins d’actualité... à retrouver éventuellement ici

SUICIDE MOTORHEAD en disque/K7/MP3...

Pour cette ocasion ils sont se trouvé la premier fois ensemble et voilà l’enregistration et le text qu’est sorti de cette balade ..bon écoute !

Le reflet du monde extérieur aurait pu l’aveugler, lui faire oublier le moment où le capitaine s’assit pour regarder le visage de ses associés attentifs. La salle était remplie du son des vagues qui attaquaient les élégantes hanches de Mean. Il s’est amusé à examiner les causes possibles de l’apocalypse naine dans les banlieues et à envisager la possibilité d’une disparition instantanée et immotivée de tous les humains sur Terre. Ce fut l’une des obsessions qui le suivirent depuis son enfance, plus tard dans la cabine, et des moments d’ennui chaud sur les ponts des cargos d’outre-mer. Il essayait de reconstruire les événements qui allaient suivre. Après quelques jours, le ciel deviendrait gris avec de la suie dans la stratosphère. L’odeur du plastique, l’odeur de l’asphalte fondu et de la poussière de béton mélangés à des gouttes de rosée, et enfin la mer, comme le triomphe esthétique du désastre. Les navires sans équipage ont continué à flotter, près ou légèrement au large. Seuls les géants avec le feu rouge montrent l’eau bleue et balancent des rivages désolés. Ponts de bateau, quais ou cafés ... Ponts de bateau ... Métal qui se colle entre les objets et les chutes qui adhèrent aux murs des entrepôts en plomb, dépourvu de toute décoration. Le travail a commencé dans la soirée, lorsque l’odeur de la mer était perceptible dans l’air et lorsque les mouettes capturaient les débris, traversant l’épaisse fumée de la décharge de la ville. Dans les sous-sols de la laideur en métal… Différents rituels… répétition des mêmes mouvements nerveux… flux constant de fumées froides qui glissaient dans les corridors souterrains jusqu’aux coins les plus cachés de la forteresse industrielle… Il imagina la particule radioactive sous forme de petit soleil, invisible source d’énergie puissante dont la lumière et la formulation sont réduites à une invisibilité constante qui ne peut être surmontée que dans les rares moments de lucidité lorsque la vision périphérique est centrée sur le micro chatoiement, incomparablement petites et que, malgré l’effort et la tension des pupilles, elle ne se voit pas avec un regard direct ajusté au monde familier et à la réalité habituelle. Fission, fusion. Les atomes traversent les os comme le fromage. Il ne comprend pas ces choses, mais prétend qu’il existe un lien primordial entre ces maudits rayons cosmiques et ce, je pense, tout ce qui nous entoure ... Ces particules ne sont rien d’autre que de vieux résidus de poussière qui tend à se confondre avec ceux du soleil. Rayons auxquels il appartient.

Dans la navigation, beaucoup voient les éléments cachés de l’exil volontaire et de l’auto-punition - sinon, ils ne peuvent pas comprendre le balancement constant sur la vaste eau d’une profondeur infinie. Rien que par la pensée du bleu du bleu, des oscillations et du gémissement constant du vent. Le pendule d’instabilité vous pousse à vous appuyer contre le mur. Il est entouré de scènes de villes lointaines. Il naviguait d’un océan à l’autre, se balançant sur les vagues impuissantes de la Grand Ouest, passant des heures libres dans une cabine dissimulée sous le pont. Et personne, personne ne pourrait le trouver là-bas. Il passerait des années à l’abri des humains et des fantômes.

Le bateau bascule, les bouteilles tintent de cingilli-cangili-cang, de la glace dans la cuisine autant que vous le souhaitez ... il voulait plonger dans la mer, se refroidir, alors c’était quoi ? Crew maudit le ciel, la mer et les dieux. Il respire les odeurs froides de l’huile de machine, ainsi que les sons vagues et les sons des moteurs marins. Il voulait faire partie de ce tissu, se défaire lui-même, en s’unissant à des substances, des pensées et des sons qui remplissaient le fer dans le navire, dressé sur les vagues, défiant le vent. Le voyage continue, les nuages s’accumulent au sud, puis disparaissent comme la poussière emportée par le vent. Le dessert jaune lointain monte dans l’espace, ces galaxies lointaines. Un nouveau départ et des milliers de nouveaux mondes sur les rivages sombres. Blackout et villes inconnues. Parfois, le navire se faufile à terre avec la prudence d’un chat sauvage, arpentant le territoire et considérant les dangers ... Le voyage continue, le prochain port offre un air chaud rempli d’odeurs inconnues de vies inconnues, la cargaison diminue. Le tirant d’eau devient moins profond et le navire plus léger, avec les enfants du quai qui crient les noms des vents locaux ... La voile continue, le monde en expansion. Les arômes du port étaient emprisonnés dans les os. Il a dormi sur un magnifique bateau, un voilier enchaîné par un bois précieux et léger, légèrement stable sur l’eau, envahi par les fleurs et doté d’une brise tiède qui le conduit vers de doux courants allant vers les mers méridionales, vers les zones de cyprès douces. Lors de l’un de ses premiers voyages, il a décidé de faire preuve d’une ignorance exotique. Il y a notamment vu un homme avec la coquille en lieu d’oreille, et des poissons volants mêlés à des ouailles de girouettes, au-dessus de l’eau. Sic transit gloria mundi.

Sur les quais en pierre de Mean, ils restent assis sur les mêmes bancs pendant des heures, agitant la mer. Ils étaient assis sans voix ni mouvement, les paumes des mains jointes sur leurs genoux, les yeux fixés sur l’horizon bleu dont le pouvoir de guérir n’avait jamais été mis en doute. Il pensa : ils étaient condamnés à regarder le bleu froissé, à regarder le verre azur de la grand Ouest. Ils peignent en haute mer parce qu’ils veulent vivre dans d’autres pays.





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