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dimanche 29 janvier 2017

Dimanche 29 janvier 2017

Radia Show #617 - Nom de Code : Villa B

par Anne Laure

A 20h :

Radia Show 617 : Nom de Code : Villa B par Christophe Havard & Fabrice Arnaud-Crémon pour Jet FM (Nantes, FR)

Composition pour dispositif électro-acoustique et clarinette, enregistrée en binaural pendant le festival Sonor le 15 octobre 2016 à Nantes.

La rencontre d’un espace et l’évidence d’une obsession.
L’espace est un bunker, situé à Saint Marc sur mer, dans lequel Christophe Havard a longtemps enregistré seul ou parfois accompagné, notamment du clarinettiste Fabrice Arnaud-Crémon. Il extraira de ce lieu les éléments sonores qui constituent le corps principal de la composition : des sons épais et harmoniques dus aux matériaux métalliques incrustés dans l’architecture, des jeux plus subtils d’espaces révélés par les effets de résonance, des évocations de présences humaines (respirations, déplacements, souffles, voix hésitantes,...).
“Quand j’enregistre dans un espace tel que celui-ci je le considère comme un personnage de fiction. Je le guette, il me hante, nous nous tournons autour. Ses sols et ses murs deviennent organiques, lentement je les lèche de mes oreilles : sans le son, que serait l’architecture, quelle notion aurions-nous des distances, des mouvements, des textures, de la densité de l’air ? D’où l’obsession, toujours la même. Vouloir baigner à l’intérieur d’un chant sonore qui caresse le corps. J’aime quand le son me touche, parfois avec effleurement et parfois avec force. Le son est à la fois une masse et un souffle sensuel. Ici, l’espace est révélé par un clarinettiste marcheur, écoutant et souffleur. Il nous montre le lieu, joue avec, l’accompagne, se laisse porter par lui et s’y perd. Et si ces espaces sonores se mettaient à jouer de nous, à créer un léger chaos, à devenir des miroirs déformants, des réalités improbables.” Christophe Havard.

Pour que l’expérience d’écoute soit enveloppante, en relief et sensible, le spectateur est plongé dans le même espace que celui des deux musiciens. Le clarinettiste est mobile, jouant à la fois sur les propriétés acoustiques de son instrument ou du lieu et sur les effets d’espace offerts par la captation et le traitement audio. L’électroacousticien créé un dialogue par le son instrumental qu’il place sur les différents points de diffusion et le mixage en live des phonographies.
Quelques lumières posées au sol et programmées selon les mouvements de la composition accentuent l’effet d’immersion en proposant une écoute dans une relative obscurité.

Christophe Havard
A la fois compositeur (musique électroacoustique et instrumentale), interprète, improvisateur et artiste sonore, il commence sa carrière comme saxophoniste de jazz et se dirige progressivement vers l’improvisation et l’expérimentation sonore. Depuis une quinzaine d’années il réalise des installations sonores et des pièces électroacoustiques et radiophoniques. Ses créations s’attachent à l’espace sonore, la qualité du timbre, la notion de mémoire et l’éclatement des frontières stylistiques. Pour lui, le contact du son sur le corps est fondamental, que ce soit dans une démarche sensuelle et délicate (souffle, voix, déplacement ou jeux d’espace, nuances, ...) ou massive voire brutale (puissance, mise en vibration de matériau, épaisseur du spectre sonore, détonations, ...).

Fabrice Arnaud-Crémon
Clarinettiste depuis l’âge de huit ans, Fabrice Arnaud-Crémon a notamment été l’élève de Michel Arrignon et d’Alain Damiens à Paris. Il s’intéresse à toute la richesse des pratiques liées à son instrument, que ce soit à travers le répertoire (Mozart, Weber, Brahms, Debussy, Stravinsky, Messiaen, Boulez, etc.), les transcriptions (celles de Julien Opic, de Sylvain Blassel ou de Gérard Chenuet), ou encore la création contemporaine (œuvres de Philippe Boivin, Nicolas Frize, Julien Opic, Sylvain Kassap, Christophe Havard, Arturo Gervasoni, Benoît Granier, Jérôme Joy, Christian Wolff, Keith Rowe, François Rossé…).
Sa curiosité artistique l’amène à se produire dans des contextes très variés et parfois insolites, qui privilégient souvent le jeu en petite formation ou en soliste.