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mercredi 6 février 2019

Théâtre scandinave Février 2019

Théâtre à l’Oreille vous présente des extraits du théâtre scandinave.

par THEATRE A L’OREILLE

Bonjour ! Ce mois-ci dans théâtre à l’oreille, nous vous emmenons vers les pays scandinaves avec deux auteurs norvégiens, Jon Fosse et Arne Lygre et un auteur suédois : Lars Norén. Le premier extrait que vous allez entendre provient de la pièce : Le fils de Jon Fosse.Cet auteur est né en 1959 à Haugesund sur la côte ouest de la Norvège. Il débute en 1983 avec son premier roman et publie par la suite une quinzaine de livres (récits, poèmes, essais et livres pour enfants.Il est désormais mondialement connu surtout en tant que dramaturge. Ses écrits (romans, nouvelles, poésie, essais et pièces de théâtre) ont été traduits dans plus de quarante langues, et ses pièces ont été montées par les plus grands metteurs en scène dont Patrice Chéreau. Son œuvre romanesque, traduite en français par Terje Sinding, est publiée par les éditions Circé. Son œuvre théâtrale, également traduite par Terje Sinding, est parue chez l’Arche éditeur. Il est considéré comme l’un des plus grands auteurs contemporains et a été décoré de l’Ordre national du Mérite français en 2007. L’œuvre théâtrale de Jon Fosse se caractérise par une écriture très épurée, minimale, répétitive avec d’infimes variations. La langue est banale, l’intrigue est pauvre, quasiment absente, l’ensemble paraît très simple. Mais l’auteur arrive à créer une tension extrême entre les personnages, dans un univers souvent très sombre. « Le langage signifie tour à tour une chose et son contraire et autre chose encore », affirme l’auteur. L’écriture de Jon Fosse ne comporte pas de ponctuation, et se remarque tout particulièrement l’absence de points d’interrogation, alors que les personnages sont perpétuellement en recherche, en attente, en tension : jalousie, exaspération, angoisse, vide existentiel... Souvent confrontés à leur propre solitude, les personnages restent des inconnus et on ignore à peu près tout de leur passé. Ils sont stylisés et ne portent pas de nom : ils sont désignés par un terme générique : lui, elle, le fils, le père, l’un, l’autre... Seuls importent le moment présent et les tensions qui s’exaspèrent entre eux. L’intrigue elle-même est épurée au point de devenir presque abstraite ou conceptuelle : la rencontre, la séparation, l’abandon, la solitude... Elle donne souvent l’impression d’être inachevée ou de se conclure sur un moment d’incertitude, de passage. Il en résulte, pour le comédien et le spectateur, une sorte de frustration qui excite leur curiosité, éveille leur imaginaire. Dans sa pièce, le fils , le décor est une maison au bord d’un lac norvégien, à l’aplomb d’une montagne immense. Le temps s’égrène lentement. Il fait sombre. C’est l’automne. Les jours raccourcissent. Un couple de vieux s’ennuie. Le mari n’arrête pas de regarder par la fenêtre. La femme est accrochée à ses travaux manuels. Ils attendent le retour de leur fils. Dans cet endroit désertique, il n’y a guère que le voisin dans les parages. Il ne « va pas très fort », il boit. Cette pièce du norvégien Jon Fosse explore le thème de la crise de la cellule familiale. Le fils,amateur de musique, a quitté la campagne pour assouvir sa passion, laissant ses parents dans l’isolement.

Notre deuxième lecture est un extrait de la pièce Calme de Lars Norèn.

Lars Norén est un poète, metteur en scène, dramaturge et auteur suédois né en 1944 à Stockholm en Suède. Il écrit sur la thématique centrée sur les problèmes parapsychologiques, psychiatriques ou psychosociaux. Auteur de plus de quarante pièces de théâtre, son œuvre, sans être autobiographique, est imprégnée de résurgences personnelles telles que les perversions sexuelles, les maladies psychiatriques, les relations conflictuelles entre parents et enfants et le recours à la violence. Après avoir succédé à Ingmar Bergman à la tête du Théâtre national de Suède, Norén est depuis 1999 le directeur artistique du Riks Drama au Riksteatern (en), le théâtre national itinérant suédois. En 2007, il publie et met en scène une pièce de théâtre intitulée À la mémoire d’Anna Politkovskaïa , en référence à la célèbre journaliste russe assassinée. Dans La pièce Calme , vit une famille à mille autres pareille. Avec un père, une mère et un grand fils. Tous tiennent tant bien que mal un grand hôtel vide dans un recoin perdu de la Suède. Avec, aussi, son « vilain petit canard », le benjamin, de retour de Stockholm où il mène une vie incertaine d’écrivain artiste. Réunie pour quelques jours, elle apparaît sans histoire jusqu’à ce que le vernis se craquelle. Le père boit, la mère est malade à en mourir, l’aîné, incapable de voler de ses propres ailes, pontifie. Quant à l’enfant prodigue, il se révèle en proie au mal d’être jusqu’à la tentative de suicide. Avec Calme , écrite en 1984 et inspirée du Long voyage vers la nuit, de l’Américain Eugene O’Neill, le Suédois Lars Norén fouille à nouveau au plus profond des relations familiales, comme dans Automne et hiver , La Veillée ou Bobby Fischer vit à Pasadena . Usant de la critique sociale comme de la psychanalyse, il fait entendre ce qui ne se dit pas, ne s’avoue jamais, à soi pas plus qu’aux autres : blessures secrètes, désirs refoulés, rancœurs rentrées…

La dernière lecture de ce mois-ci provient de la pièce Maman et moi et les hommes de Arne Lygre

Arne Lygre est né à Bergen (Norvège) en 1968. Dramaturge, il a publié quatre pièces à ce jour : Mamma og meg og menn (Maman et moi et les hommes), traduit en français, allemand et anglais, créé au theâtre Rogaland à Stavanger (Norvège) en 1998 dans une mise en scène d’Ingrida Forthun (et en France, la mise en scène de François Chevallier, a été présentée au Mans, à l’Addition Théâtre, au cours de la saison 2006/2007). Le texte français, dû à Terje Sinding, est paru en 2000 aux Solitaires Intempestifs ; Les oeuvres romanesques d’Arne Lygre sont encore inédites en français. Certaines sont en cours de traduction. Son recueil de nouvelles Tid inne (Il est temps), publié en 2004 chez Aschehoug Publishing House, a été distingué par le Prix Brage 2004. Sa dernière oeuvre parue : ( Un dernier visage ), roman (Aschehoug Publishing House, 2006), a été sélectionnée pour le prix de la télévision norvégienne du meilleur roman norvégien 2006.

Dans cette pièce, Maman et moi et les hommes , écrite en 1998, Deux histoires se racontent. La première relate l’histoire de la famille Pedersen, de 1943 à nos jours : Sigurd et Gudrun se marient et ont une fille Liv qui se marie avec un autre Sigurd, ils ont une fille Gudrun qui « rencontre » un autre Sigurd. Et au fil des ans, la cohorte des petites joies et des grands malheurs. C’est une saga. Un Dallas norvégien. La seconde met en prise l’auteur de cette histoire avec ses personnages : Ceux-ci obligeant celui-là à trouver, au fur et à mesure du déroulement de l’histoire, des solutions pour poursuivre l’aventure.

Les trois extraits que vous avez pu écouter aujourd’hui, le fils de John Fosse, Calme de Lars Noren et Maman et moi et les hommes de Arne Lygre ont été enregistrés dans les locaux de jet fm, 91.2 par les lecteurs Stéphane Jaouen, Catherine Jahan, Fabienne Georgin, Danièle Rialland et Jacques Cassard.

Vous pourrez réécouter cette émission le 3e mercredi du mois à 17h sur JetFm, et en podcast. Le mois prochain, nous recevrons le comédien metteur en scène Loïc Auffret qui nous parlera de son parcours artistique.





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